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Question de M. Jacques Grosperrin (Doubs - Les Républicains) publiée le 29/02/2024

Question posée en séance publique le 28/02/2024

M. le président. La parole est à M. Jacques Grosperrin, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Jacques Grosperrin. Madame Belloubet, vous avez été récemment nommée ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse à la suite de vos prédécesseurs qui se sont succédé à un rythme soutenu, voire trop soutenu, ce qui témoigne de l'absence de politique éducative du Président de la République. Quel point commun entre Jean-Michel Blanquer et Pap Ndiaye ? Nous avons vite compris que le second avait à coeur de remettre en cause l'action du premier...

Vous succédez à Gabriel Attal qui avait, en son temps, fait des annonces. Allez-vous à votre tour remettre en question ces engagements ? J'ai quelques interrogations : êtes-vous favorable, comme lui, au redoublement et à l'aménagement du collège unique, avec la mise en place de groupes de niveau et non de groupes flexibles ? Êtes-vous pour la généralisation de la tenue scolaire, de l'interdiction de l'abaya et pour le respect de la laïcité lors des sorties scolaires ? Êtes-vous pour la restauration de l'autorité à l'école, ou s'agit-il toujours de « fariboles », pour reprendre vos anciens propos ?

Enfin, madame la ministre, alors que votre prédécesseur a toujours indiqué que l'éducation nationale était la mère des batailles, comment pouvez-vous justifier la baisse de près de 700 millions d'euros des crédits de l'enseignement scolaire ? Éclairez-nous sur le projet que vous voulez mettre en oeuvre pour enrayer la baisse de niveau des petits Français ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 29/02/2024

Réponse apportée en séance publique le 28/02/2024

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse.

Mme Nicole Belloubet, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse. Monsieur le sénateur Grosperrin, le Président de la République et le Premier ministre ont fixé ce qu'étaient nos priorités pour l'école.

D'une part, clairement, améliorer nos résultats scolaires et donc l'efficacité de notre système éducatif, un objectif qui me semble partagé par les uns et les autres ici.

D'autre part, assurer le bien-être de nos élèves et de nos enseignants dans l'école. Il me semble qu'un climat de sérénité scolaire est indispensable pour la réussite éducative.

M. Max Brisson. Ce n'est pas la question !

Mme Nicole Belloubet, ministre. Pour le reste, vous me posez une série de questions, dont certaines m'étonnent.

Vous me demandez si je suis favorable à la laïcité. Quelle autre réponse pourrais-je vous apporter qu'une réponse positive ? La laïcité est indissolublement liée à la République. Je ne vois pas comment nous pourrions ne pas exiger le respect dans l'école de l'ensemble des règles communes qui nous lient. Je suis d'une fermeté totale sur ce point.

Vous me demandez si je suis favorable à l'autorité, mais à mon tour de vous demander s'il est possible de vivre ensemble s'il n'y a pas de règles et si ces règles ne sont pas partagées et respectées par tous ?

Vous me demandez si je poursuivrai les orientations qui ont été fixées par mon anté-prédécesseur, M. le Premier ministre, autour du choc des savoirs. Évidemment, je vais le faire, car cela constitue une série de mesures qui sont indispensables pour la réussite de nos élèves. Je veillerai, dans le cadre d'un dialogue avec les représentants des personnels, des parents, de l'ensemble de la communauté éducative, à rendre ces mesures parfaitement applicables dès la rentrée prochaine. C'est mon ambition.

Enfin, un dernier mot sur le budget de l'éducation nationale, qui représente à peu près 64 milliards d'euros, pensions non comprises. Les annulations de crédits que nous devons supporter - nous le faisons parce que c'est un effort collectif nécessaire à la stabilité financière de notre pays - représentent à peine 1 % de l'ensemble des annulations budgétaires, soit 683 millions d'euros.

Nous ne supprimerons aucun poste. Nous resterons fidèles aux choix que nous avons faits pour la rentrée prochaine. C'est mon ambition ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à M. Jacques Grosperrin, pour la réplique.

M. Jacques Grosperrin. On dit souvent qu'il n'y a pas d'amour, mais qu'il n'y a que des preuves d'amour... Vous n'avez pas fait la preuve, par le passé, des grandes convictions que vous affichez aujourd'hui. J'ai le sentiment que c'est la succession de titulaires au poste de ministre de l'éducation nationale qui vous a fait changer d'avis...

J'aurais souhaité que ce soit le Premier ministre qui me réponde parce qu'il aurait parlé plus vrai. Je suis saisi d'un grand doute, madame la ministre. Car, à ce moment de la vie politique, les Français, les équipes enseignantes et les parents se demandent ce qui va se passer à l'école. Au-delà des mots, il y a des faits établis. Lorsque vous parlez de laïcité, nous savons tous ici, sur l'ensemble des travées, que vous en êtes bien loin. Même s'il s'agit d'un principe important, on voit que la situation est différente sur le terrain et que vous ne le mettrez pas en application. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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